La canne blanche a la priorité

La Fédération suisse des aveugles sera présente vendredi à Balexert pour rappeler les bonnes pratiques aux usagers de l’espace public.

Par Sophie Simon


La ville est pleine d’obstacles qui compliquent la vie des personnes aveugles et malvoyantes. PASCAL FRAUTSCHI

 

Cela paraît une évidence. Et pourtant, le message mérite apparemment d’être rappelé: «La canne blanche donne la priorité pour traverser – toujours et partout.» C’est le nouveau mot d’ordre de la Fédération suisse des aveugles à l’occasion de la Journée internationale de la canne blanche, qui aura lieu vendredi. La section genevoise de l’institution tiendra un stand à Balexert, côté Pathé, le vendredi 15 octobre, de 10 h à 15 h, pour échanger sur ce thème, et d’autres, avec les passants. À Genève, elle compterait 240 membres.

Son président, Laurent Castioni, témoigne que cette règle de priorité «n’est pas respectée. Parfois, on entend un klaxon, ça veut dire quoi? Qu’on peut traverser? Ou qu’on doit faire attention? Il ne sert à rien non plus de couper le moteur ou de nous faire signe. Cela nous fait toujours sourire, ces gens qui nous disent: «Mais je vous ai fait signe!» Alors quelle est la meilleure attitude à adopter par les automobilistes face à une canne blanche? «Le mieux, c’est de ralentir, de stopper et d’attendre que la personne soit arrivée de l’autre côté de la route pour avancer. Car si on entend le moteur d’un véhicule, on va revenir sur le trottoir dont on vient…»


Les lignes de guidage se transforment souvent en parcours d’obstacles: il faut les laisser libres.STEEVE IUNCKER-GOMEZ

 

Autre point sensible récurrent: laisser libres les lignes de guidage. «Il n’y en a pas beaucoup à Genève, on les trouve à l’aéroport, à la gare, au centre-ville, reprend Laurent Castioni. Si une personne a laissé son vélo ou sa valise dessus, ou s’il y a un panneau de travaux, on bute dedans et c’est une complication. Or, quand on arrive sur une ligne de guidage, on accélère le pas car normalement, c’est tout droit. Si on touche quelqu’un, après on doit s’excuser.» Il arrive aussi que des gens se blessent légèrement, «par exemple s’ils heurtent une pédale. Une canne blanche, ça ne détecte pas tout, on balaye sur la largeur de nos épaules…» À noter qu’entre piétons, il convient de proposer son coude pour aider une personne aveugle ou malvoyante à traverser.

La police cantonale sera également présente sur le stand, afin d’«authentifier la règle de la circulation. Si je fais une demande de priorité et que quelqu’un me passe devant, il est amendable. Ce n’est évidemment pas cela qu’on cherche, on veut simplement dire aux gens d’être vigilants.» Des petits cadeaux publicitaires seront offerts vendredi, comme preuve de bonne volonté.

(source tribune de Genève)